Reportage de Mélanie Petit

                                                                                           PHOTOS : Marion Coene

 

Fabienne Friand

“Transmettre un savoir, une sensibilité vis-à-vis de l’animal, c’est ça mon travail”

 

À Tudeils, Fabienne Friand nous accueille dans la ferme où vivent ses bêtes fétiches : sept ânes de différentes races. Sur le chemin qui mène à leur écurie, on croise un charismatique cheval de trait poitevin, Mirabeau, et d’autres espèces rares comme un cochon à laine mangalitza, des poules cou-nu du Forez, ou encore des chèvres des Pyrénées et du Massif central. Cette alsacienne d’origine est installée en Corrèze depuis 2 ans, après avoir vécu en Haute-Loire et tenu une ferme pédagogique en Moselle. Depuis de nombreuses années, cette commerçante reconvertie s’est donnée pour mission de sensibiliser les publics au respect et à la préservation des animaux

 

Écoutez… Ils mâchent si finement qu’autrefois on utilisait le crottin de baudet, le mâle reproducteur, pour tapisser l’intérieur des moules pour le bronze, pour lui donner ce grain particulier.

Fabienne maîtrise son sujet dans toute sa subtilité. Ce n’est pas pour rien qu’elle a baptisé son activité “Histoires d’ânes”. Elle nous emporte avec elle dans un récit sensible autour de l’âne : de ses origines à ses caractéristiques, en passant par des références culturelles et des anecdotes tirées de son expérience personnelle, plus étonnantes et émouvantes les unes que les autre.

On y apprend que l’âne est originaire d’Afrique, né dans la savane sur un sol sablonneux. Alors que la couleur de son ventre épouse celle du sable, son dos se confond avec les dunes : un camouflage naturel pour échapper à son prédateur, le lion.

 

S’il reste immobile, il a une chance de ne pas être vu.

 

Il fait les choses calmement car son instinct de survie lui dicte ça.

 

Ce qui explique son doux caractère. “Il vous prend le stress”, assure-t-elle. On découvre un animal hors du commun qui présente de nombreuses qualités. “Il peut porter une fois son poids, le tirer deux fois”. Est-il têtu, comme le veut le célèbre dicton ? Ce n’est sans doute pas ce qui ressort de son discours : il est surtout fiable et très fidèle à son propriétaire.

 

C’est un compagnon de vie. Son gros défaut néanmoins : la gourmandise !

 

 

 

Souvent les gens arrivent pour une heure et restent finalement beaucoup plus longtemps que prévu.

Au programme de ses excursions : aller chercher les ânes, les brosser, installer leur bât. On part ensuite en balade seul ou accompagné de l’oratrice, qui éveille alors notre attention sur le monde animal et végétal qui nous entoure.

 

“Histoires d’ânes” ne se limite pas à une simple balade : c’est une véritable rencontre, un apprentissage du respect, tout en lenteur et en conscience.